- asphyxiant
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• 1846; de asphyxier1 ♦ Qui cause l'asphyxie. Fumée asphyxiante. ⇒ délétère, suffocant. Gaz asphyxiant : arme chimique (employé pour la première fois pendant la guerre de 1914-1918).♢ Par ext. Qui gêne la respiration. La fumée asphyxiante des cigarettes. ⇒ irrespirable.2 ♦ Fig. Qui empêche tout épanouissement moral ou intellectuel. ⇒ étouffant. Atmosphère, ambiance asphyxiante.Synonymes :- délétère- étouffantasphyxiant, anteadj. Qui asphyxie. Des gaz asphyxiants.|| Fig. Moralement étouffant.⇒ASPHYXIANT, ANTE, part. prés., adj. et subst. masc.I.— Part. prés. de asphyxier.II.— Emploi adj. [En parlant d'un inanimé] Qui provoque une asphyxie plus ou moins grave. Gaz asphyxiant, odeur asphyxiante :• 1. La conversation qui éteint la pensée et la générosité est jugée. On a le droit de la fuir, comme un air méphitique et asphyxiant.AMIEL, Journal intime, 1866, p. 500.• 2. ... « Les hommes non blessés, depuis deux jours, n'avaient plus une goutte d'eau. » Plus une goutte d'eau, dans les couloirs empoisonnés par la fumée des grenades et par les gaz asphyxiants.BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, p. 288.— Au fig. [En parlant d'une pers. ou d'une de ses activités, etc.] Qui crée une atmosphère nuisible à l'épanouissement intellectuel ou moral :• 3. ... quand (...) tous ses convives [de Heurtebise] (...) commençaient autour du flacon d'eau-de-vie une de ces longues flâneries de paroles asphyxiantes comme le brouillard des pipes, un immense dégoût le prenait...A. DAUDET, Les Femmes d'artistes, 1874, p. 37.• 4. Oh! La niaiserie des femmes distinguées de province! Leur bavardage continu, appliqué et prétentieux! Chaque phrase est un cliché, et c'est dit doucement, du bout des lèvres, de l'air résigné d'une femme qui sait le fond des choses. Déprimantes et asphyxiantes, elles sont les femmes supérieures pour les petits curés de campagne, les maîtresses d'école, les commerçants de village.RENARD, Journal, 1899, p. 545.Rem. DG considère encore cet adj., déjà attesté ds LITTRÉ, comme un néologisme.III.— Emploi subst., très rare, CHIM. Produit qui cause l'asphyxie :• 5. — « Nous avons l'arme à feu, le rasoir très coupant, La foudre à bon marché, l'asphyxiant chimique... »M. ROLLINAT, Les Névroses, 1883, p. 114.PRONONC. :[
], fém. [-
].
STAT. — Fréq. abs. littér. :49.BBG. — DUCH. 1967, § 58. — DUVAL 1959. — ESN. Poilu 1919. — GRAND. 1962. — Méd. Biol. t. 1 1970. — Sc. 1962.asphyxiant, ante [asfiksjɑ̃, ɑ̃t] adj. et n. m.ÉTYM. 1846; du p. prés. de asphyxier.❖1 Adj. Techn. et cour. Qui asphyxie. || Vapeurs asphyxiantes. || Fumée asphyxiante. ⇒ Suffocant. || Gaz asphyxiant : Gaz toxique (employé pendant la guerre de 1914-1918).1 (…) des gaz asphyxiants analogues à ceux qu'émettait le Vésuve et des écroulements comme ceux qui ensevelirent Pompéi (…)Proust, le Temps retrouvé, Pl., t. III, p. 806.2 Il est bien étonnant de penser que, par crainte des représailles, aucun des peuples en conflit dans la seconde guerre mondiale n'a fait, des gaz asphyxiants, un usage systématique.G. Duhamel, la Pesée des âmes, VIII.2 Adj. Cour. Se dit d'une atmosphère morale où l'on étouffe, où l'on s'étiole. ⇒ Étouffant, irrespirable. || Je me sentais étouffer dans cette atmosphère asphyxiante.3 Une des raisons de l'atmosphère asphyxiante, dans laquelle nous vivons sans échappée possible et sans recours, — et à laquelle nous avons tous notre part, même les plus révolutionnaires d'entre nous, — est dans ce respect de ce qui est écrit, formulé ou peint, et qui a pris forme, comme si toute expression n'était pas enfin à bout, et n'était pas arrivée au point où il faut que les choses crèvent pour repartir et recommencer.A. Artaud, le Théâtre et son double, En finir avec les chefs-d'œuvre (1936), Idées/Gallimard, p. 103.❖CONTR. Vif, vivifiant.
Encyclopédie Universelle. 2012.